Le parti pris du fleuve. Longtemps Bordeaux fut avant tout un port. C'est pour que les bateaux y accèdent que les ponts n'ont pas été construits. Dans le port de Bordeaux, l'activité fut intense. Les rives gauche et droite étaient alors reliées par le commerce incessant des bateaux. Sur la rive gauche, la ville a épousé son fleuve. , Pour en souligner le contour elle s'est étirée jusqu'à prendre la forme d'une "immense façade". Puis le port s’est déplacé. C'est alors que l'on a ressenti le vide qu'ont laissé les bateaux en partant. La façade est restée orientée vers l'eau, mais la vie s'est éloignée. De lien qu'il était, le fleuve est devenu frontière. Rendre la Garonne aux bordelais est devenu une priorité. Le point de vue du fleuve est notre parti pris. Les quais appellent le large. C'est libres que nous les avons voulus, vaste esplanade sur l'eau, préalable à la ville dense qui en exacerbe les caractéristiques. Espace scénographique de la mise en perspective de la ville. Le fleuve, alors, est investi. Piscine, terrains de sport, cafés, sont construits sur des barges et arrimés aux quais. D'une rive à l'autre, indépendamment des ponts qui pourraient désormais exister, reprend le va et vient incessant des navettes. Dorénavant et comme autrefois c’est le fleuve qui justifie l'animation des quais. Cinq kilomètres à pied. Cinq kilomètres au fil de l'eau. On s'attarde volontiers pour prendre la mesure du site. Côté pile la ville, côté face le fleuve ou vice-versa. Conversations en face-à-face sur d'étranges et à la fois familières assises. Longs anneaux inclinés dans lesquels on se faufile. Ligne orange qui surligne le contour des quais. Des kiosques, bollards soufflés ou bulots, tels de gros coquillages creux, en ponctuent le parcours et rejettent par flaques leur lumière colorée.
The bias of the river. For long, Bordeaux was a port before anything. It is for allowing the boats to access it that the bridges have not been built. In the port of Bordeaux, activity was intense. The left and right banks were then joined by the incessant commerce of the boats. On the left bank, the city has embraced its river. To emphasize its outline, the city has stretched itself to take the form of a "huge façade." The port then moved. And the void that the boats had left by leaving was felt. The façade remained oriented towards the water, but life has moved away. From link that it was, the river has become border. Give the Garonne back to the citizens of Bordeaux has become a priority. The point of view of the river is our bias. Docks call for the open sea. We wanted them to be free, vast esplanade on the water, prior to the dense city that exacerbates their characteristics. Scenographic space where the city is put into perspective. The river is then invested.Swimming pool, sports courts, cafes, are built on barges anchored to the docks. From one bank to the other, regardless of the bridges that now could exist, the incessant coming and going of the shuttles is resumed. For now and as it was in the past, the river justifies the animation of the docks. Five kilometers on foot. Five kilometers over water. One gladly stops to fully grasp the site. Tails the city, heads the river, or vice versa. Conversations face-to-face on both strange and familiar seatings. Long inclined rings in which one sneaks. Orange line that highlights the contours of quays. Kiosks, bollards or whelks, like big hollow shells, punctuate the route and reject large puddles of their colored light.